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Badi' Zadeh, Javâd (جواد بدیع زاده)

Badizadeh
Javâd Badizâdeh (1902-1977), chanteur et compositeur contemporain, est né à Téhéran dans une famille religieuse. Son père Badi-ol-Motokalemin, bien que faisant parti du clergé, était ouvert à la musique et encouragea son fils à apprendre la technique vocale et en particulier l'art du Ta'zieh. Après avoir apris les rudiments de la musique, Badizâdeh devient disciple de son oncle qui était chanteur professionnel.

En 1925, il fut employé dans l'administration du Parlement iranien. Lorsqu'en la compagnie His Master's Voice (HMV) arriva en Iran pour enregistrer, le célèbre joueur de Târ Abdolhossein Shahnâzi s'adressa à Badizâdeh pour enregistrer plusieurs disques avec lui. En particulier, son premier disque Jelveh-ye Gol est l'une de ses propres compositions en Homâyun. Badizâdeh se mit ensuite à composer un grand nombre de Tasnifs. Durant cette période, ses compositions restaient fidèles à la tradition musicale classique.

Bien qu'élevé dans une tradition musicale stricte, Badizâdeh éprouva un certain intérêt pour les chansons et danses européennes (valses, foxtrots, etc.). Ainsi il expérimenta quelques compositions dans le style européen sur des poèmes en persan. À travers toutes ces expériences il arriva à forger son style personnel. En particulier, il contribua à faire renaître un style de chanson un peu laissé dans l'oubli : les chansons comiques (ou fokâhi فکاهی en persan). On lui doit également d'autres innovations, en particulier, la composition de Tasnifs sur un texte en prose (en particulier un Tasnif composé sur l'introduction du Golestan de Saadi). Parmi ses compositions les plus célèbres, on peut citer : "Shod khazân" en Homayun et "Mashin-e Mashdi Mamdali" en Mahur.

Banan, Qolâm Hossein (غلامحسین بنان)

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Bayât (بیات)

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Bayât-e Tork (بیات ترک)

L'un des 12 systèmes modaux de la musique iranienne, également connu sous le nom Bayât-e Zand. Il est considéré comme l'un des dérivées du système Shur. Voir l'article Bayât-e Tork

Bakhtyâri (بختیاری)

Nom d'une tribu descendant des Lors, vivant dans dans la province Chahâr-Mahâl Bakhtiâri, mais également en Fars et Khouzestan. Les Bakhtiâris ont une tradition et un folklore musicale propre.
Bakhtiâri est également l'un des principaux Gushés de Homâyoun, emprunté à cette tradition. L'étendue mélodique de ce Gushé est, de même que pour Shushtari, le pentacorde au-dessus du Shâhed. Il est caractérisé par le motif mélodique suivant, basé sur le mètre (ou wazn) tarâneh :
Généralement ce gushé est interprété avec le gushé moâlef.

Baqer Khan Rameshgar (باقر خان رامشگر)

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Bârbad (باربد)

Bârbad (ou Bârbod) était le musicien le plus illustre de la cour de Khosrow Parviz (Empereur Chosroes II) qui reigna en Iran entre 590 à 628 AD. De nombreux récits décrivent les prouesses de Bârbad, en tant que musicien, joueur de Barbat, chanteur et compositeur. En prticulier, on raconte que Bârbad avait organisé la musique en sept systèmes modaux, les Khosrowânis (les modes royaux), chacun associé à un jour de la semaine.

Bârbad avait également composé trente Lahn, associé aux trente jours du mois, mais également 360 mélodies (Dastân) associées chacune à un jour de l'année. Les titres des trentes lahn de Bârbad sont immortalisés dans le chef-d'oeuvre de Nezâmi, Khosrow et Chirine.

گرفته بربطی چون آب در دست درآمد باربد چون بلبل مست
سماع ارغنون را ساز درداد ستای باربد آواز درداد
Dans les vers qui suivent, Nezâmi cite dans l'ordre les trente lahns de Barbâd. Ainsi dans certains documents anciens, on attribue à Bârbad l'invention des maqâms.

Bârbad jouissait d'une grande considération dans la cour de Chosroes II. On raconte que, lorsque Shabdiz, le cheval favori de Chosroes II mourut, aucune personne de la cour n'osait lui annoncer la triste nouvelle. On demanda alors à Bârbad de s'en charger. Bârbad composa alors une musique telle que l'Empereur après l'avoir écoutée se mit à crier spontanément : Shabdiz est mort ?.

Avant Bârbad, le principal musicien de la cour de Chosroes était un musicien d'origine grecque, Sarkash (ou Sarkis). Ferdowsi dans son Shâhnâmeh, a mis en vers le récit des concurrences entre ces deux musiciens. Selon certains récits, Barbâd fut finalement empoisonné par Sarkis.

Barbat (بربط)

Barbat
Barbat, roud ou oud (ou ud littéralement le bois en arabe) est un luth à cordes pincées iranien, mais répandu surtout dans les pays arabes et en Turquie. Après le tanbour c'est le plus vieil instrument à cordes en Iran. Certains attribuent son invention à Bârbad, célèbre musicien de la cour des Sassanides, d'autres pensent que l'étymologie de Barbat vient de Bat qui signifie canard, puisque la caisse de résonance a une forme de poitrine de canard.

L'instrument serait répandu vers le Moyent Orient après l'implantation de l'Islam en Iran. De même, avec la route de la soie, le barbat fut transporté en Chine durant les dynasties du Nord et du Sud (420-589 après JC), pour se transformer en hu-pipa et ensuite en biwa au Japon. Plus tard, Zaryâb († 852), introduisit le oud en Andalousie et de là en Europe pour se transformer en luth et mandoline.

Selon certaines sources l'étymologie de oud en arabe provient de al 'ud (qui signifie le bois en arabe), mais d'autres pensent l'étymologie est dérivée de roud qui signifie corde en persan.
Le barbat comporte dix cordes accordées en chœurs, sauf la dernière qui, utilisée comme pédale, n'est parfois pas doublée. Il se joue avec au moyen d'un plectre en plastique alors autrefois on utilisait une plume d'aigle ou de paon.

Cet instrument a été totalement interdit en Iran pendant la période Safavide (1501 à 1736). Ce ne fut que récemment que certains maîtres de la musique iranienne, comme Mansour Nariman, d'abord joueur de setâr à l'origine, ont contribué à faire renaître cet intrument au sein de la culture musicale du pays.
Voir aussi :

Basteh Négâr (بسته نگار)

Motif mélodique et rythmique que l'on retrouve dans plusieurs dastgâhs et awâz (Bayât-e Tork, Abu-Atâ, Afshâri, Segâh et Chahârgâh). Ci-dessous une phrase caractéristique de Basteh Négâr en Zâbol (Segâh):

Motif du Basteh Negâr, ici en Zâbol, Ségâh

Bidegâni (بیدگانی)

Bidegân est le nom d'une montagne à l'ouest d'Ispahan. Mais Bidegâni désigne aussi le nom d'un chant folklorique de la province de Fars. Dans la musique classique iranienne, c'est le nom d'un Gushé en Dashti dont le motif mélodique principal est comme suit

Motif du Gushé Bidegâni en Dashti

Borumand, Nour Ali (برومند)

Nour Ali Borumand (1906-1978) maître de Târ et Sétâr et rapporteur du radif de Mirzâ Abdollâh. Il étudia le Târ avec Darvish Khan, mais interrompit sa formation musicale pour entreprendre des études de médecine en Allemagne. En 1936, il perdit la vue, rentra en Iran pour se consacrer pleinement à la musique. Il bénéficia alors de l'enseignement des plus grands maître de son temps : Tâher Zâdeh, Habib Samâ'ï, Haji Aqâ Mohammad Irâni, Abolhassan Sabâ et Rokneddin Khan Mokhtâri.

Il est considéré comme le principal rapporteur du radif de Mirza Abdollâh qui enseigna durant des années à l'Université de Téhran. Néanmoins, il tenait l'intégralité de ce radif d'Esmaïl Qahremâni, l'un des élèves les plus assidus de Mirzâ Abdollâh. Qahremâni transmit le radif à N.A. Borumand durant douze ans, à raison de deux séances hebdomadaires.

Borumand forma un grand nombre de musiciens, pami lesquels, Akbar Golpâyegâni, Razavi Sarvestâni, Mohammad Rezâ Lotfi, Mohammad Rézâ Shajarian, Hossein Alizâdeh et Dariush Talâï. Il est considéré comme un des gardiens de la musique classique iranienne (voir [CARON Nelly, SAFVATE Dariouche , DURING, Jean]).

Bousalik (بوسلیک)

Busalik est est une des Gushé de Navâ. Ses caractéristiques modales sont plutôt celles de Shur, mais il ne se joue pas dans le contexte de Shur. On le retrouve également presqu'intégralement dans Rohâb de Ségâh.
Anciennement, Bousalik désignait l'un des douze maqâms (voir [KHALEQI, Ruhollâh, 1962], page 72). Son échelle ne comportant pas de quart de ton était : 1/2T T T 1/2T T T T, ce qui correspond au Locrien (ou mode de si) dans les modes diatoniques. La dénomination Bousalik provient d'Abou Salik Gorgâni, poète du 9e siècle, à qui on attribue également l'invention de la métrique poétique (wazn) Ramal basée sur la cellule Fâélâton, c'est à dire ♩ ♪ ♩ ♩ (voir [Sepantâ], page 284).

Baqieh (بقیه)

Dans la terminologie ancienne, Baqieh est une seconde mineure. C'est ainsi que Fârâbi, désigne le Limma, l'intervalle qui sépare une tierce majeure Pythagoricien (équivalente à 2 tons) d'une quarte : (4/3):(9/8)2 = 256/243, équivalent à 90 cents. Dans le tempérament Pythagoricien, c'est donc l'intervalle entre Mi et Fa ou entre Si et Do. Dans les traités anciens, cet intervalle est noté ب. Voir aussi Tanini.

Last modified: Mon Aug 16 20:21:43 2010